aujols-Laffont

O comme Objets

Les coutumes relatives au mariage étaient multiples suivant les régions et les objets traditionnels qui ont eu la chance de survivre aux déplacements des descendants sont rares surtout s'ils sont fragiles et encombrants !

J'ai la chance de posséder encore deux globes de mariage qui abritent les couronnes de fleurs d'oranger de mes ancêtres. Selon ma grand-mère Marguerite, il s'agirait des couronnes des Mémés Cantel et Bonnegent c'est à dire des épouses de la branche normande Lefèvre dont mon cousin possède les portraits photographiques

 

 globes de mariage.PNG

 

Je me suis donc empressée de consulter la « bible du folklore » pour connaître l’origine de cette coutume. Voilà ce que dit Van Gennep de la couronne de la mariée :

« La tendance populaire a été de remplacer le naturel par l’artificiel… l’artificiel qui a coûté se conserve alors que le naturel qui ne coûte rien, dépérit. D’où la coutume des petits bourgeois de mettre la parure de noces sous globe comme ornement de cheminée ; ou dans l’armoire, avec d’autres souvenirs de famille. » (Le folklore français tome 1 p 355)

La dominante de fleurs d’oranger dans la couronne s’explique par le fait qu’elles sont devenues « au cours du XIX° siècle le symbole par excellence de la virginité d’une part, de la fécondité de l’autre. » (p 356)

Il semble que la coutume ait existé en Provence aussi.

 

Autre objets fragiles : les verres gravés . Là encore, je ne sais pas si c'est une coutume ou simplement des cadeaux entre époux lors d'un anniversaire, par exemple :

 

 verres réduit.png

(pas facile à photographier ! Celui de gauche date de 1896 et appartient à François Laffont, le verre à pied est gravé Virginie Laffont 1903 et celui de droite ne donne que le prénom de Joséphine, vraisemblablement Bonnegent épouse Lefèvre mon AGM normande )

  

Les disparus

Nous avions hérités, de ma branche paternelle, trois objets qui ont disparu lors d'un cambriolage et n'ont jamais été retrouvés : une pendule et ses deux candélabres en bronze doré pesant plus de 100 kilos et deux aiguières, une en étain, l'autre en métal argenté. Je n'ai conservé que les photos ! Cela ne me chagrine pas trop pour la pendule que je trouvais horrible et surtout trop pesante,

 

img307.jpg

 

par contre les aiguières avaient toutes mes faveurs..

 

aiguière 1.PNG

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aiguière 2 réduit.png
  

Voici une énigme, non résolue, de ma branche paternelle...

Elle se compose, pour les Hocry d'une longue lignée de sabotiers convertis milieu XIX° en tonnelier puis charcutier pour le dernier descendant mâle : Paul Emile. Dans les alliances, point de riche lignées non plus, le grand père Pennieng dont le nom fut francisé en Penin fin XIX°, était cocher, fils d'agriculteurs Luxembourgeois.

Pour les Moraux, partis de Belgique sous les pas d'un garçon meunier qui se maria dans les Ardennes, ils arrivent à Berry au Bac comme aubergistes, sans doute près du Canal et après avoir marié deux de leurs filles à des mariniers de Thuin, deviennent « entrepreneurs de débarquement », entendez par là qu'ils possédaient des péniches et qu'ils assuraient le transport de matériaux, leur stockage puis leur revente.

Dans ces conditions, on ne s'attend pas à voir apparaître dans le patrimoine, une pendule monumentale en bronze doré, trop « luxe ostentatoire » selon mon goût et je me suis toujours interrogée sur sa provenance. J'imagine mal Paul Emile Hocry, même enrichi par le commerce de charcuterie, achetant une telle pièce.

Je me trompe peut-être mais j'imagine un passé plus mouvementé pour ces objets, lié à des exodes ou des pillages guerriers, L'Aisne et la Marne ayant connu tous les conflits depuis deux siècles !

En visitant le Chemin des Dames et les lieux historiques de la Grande Guerre, je fus étonnée en voyant une immense statue de Napoléon I° en plein champ. Incrédule, j'allai la voir de près et sur le socle étaient gravés "bataille du Chemin des Dames 1814" ! Bataille perdue, en partie à cause des grottes ou "creutes" qui permettent à l'ennemi de rester à l'abri "Français vous avez la mémoire courte" disait de Gaulle et là il n'avait pas tort, car la même configuration des lieux provoqua un bain de sang un siècle plus tard !!!

 

J'ai cherché la trace de ces objets dans les actes notariés en ma possession et ils semblent apparaître dans le testament de Jeanne Catherine Pennieng, épouse Hocry, mon AGM, qui les attribue à mon père.

  

Leur "disparition" toucha beaucoup mon père ...



04/01/2021
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