P comme Préfet
Nommé par le Pouvoir central (Monarchie, Empire ou République), il est le plus « en vue » dans le département, tous ses gestes, tous ses comportements sont étudiés et le Préfet est adulé ou honni... Bien sûr la presse s'en fait l'écho suivant les « sensibilités politiques » de chaque quotidien...
Commençons par un Préfet détesté et moqué : M. d'Artigues (préfet de Décembre 1877 au 1° Mars 1879 )
A son sujet, l'Ariégeois se déchaîne et scrute tous ses faits et gestes :
Encore un impair du Préfet lors d'une réunion du Conseil Général, son attitude est de nouveau, raillée, d'autant qu'il arrive bien tard :
Ce Préfet honni est moqué tout au long de son mandat et on attend son remplacement avec impatience:
(L'Ariègeois 26-2-1879)
Et le 22 Mars 1879 l'annonce est là! Le Préfet est déplacé mais si les contemporains semblent soulagés, cela nous prive de bien des articles acerbes ou ironiques, publiés à son encontre
(L'Ariégeois du 22 Mars 1879)
Le jugement des Ariègeois peut être très caustique, ils ne mâchent pas leurs mots, c'est direct et les représentants du pouvoir sont rarement bien acceptés mais en cherchant bien dans la presse, les deux frères Piétri, préfets à quelques années d'intervalle semblent avoir été bien accueillis.
Le second Préfet et frère semble faire une inspection triomphale :
Il faut dire qu'ils semblent aller au contact de la population sans trop d'apparat... Le plus redoutable ::affronter les Montagnards, ils vivent chichement, durement et ne sont pas préparés à être tendres avec les « grands » de ce monde. Ils ont bien d'autres soucis : élever leurs enfants, conserver et agrandir le troupeau, irriguer, et surtout manger à leur faim ! Alors, un homme de la ville, en grand apparat, que peut-il comprendre et leur apporter ?
Voici le récit du second frère Pietri, Préfet de 1853 à 1855 ,après son frère de 1849 à 1851 , il est en visite à Massat qui n'est pas réputé être le canton le plus facile et il passe, en plus après le conseil de révision, une institution toujours réprouvée, voire combattue en Couserans !!!
Bon, nous sommes au début du Second Empire, plébiscité par une forte majorité des habitants (je n'ose pas dire citoyens, ce qui aurait une connotation républicaine, et pourtant ils y en a mais devant le « raz de marée » bonapartiste, ils se taisent ou murmurent et attendent...)
La relation de la presse n'est pas impartiale, nous le savons, mais c'est le même journal qui, 25 ans plus tard, brocarde gravement le Préfet D'Artigues.
Pression vis à vis de la presse sous le Second Empire ? Et pourtant les suffrages en faveur du Prince Président sont éloquents ! Ou bien affaire de personnalité ? De comportement ?
L'Ariégeois a souvent un jugement ferme et définitif vis à vis d'un individu « ça passe » ou pas. Quand on veut questionner dans les Mairies, les hameaux ; on le ressent de suite (si on est attentif à l'autre, bien sûr).
Mais, les Préfets étaient-ils « formés » à ces coutumes : la pelisse et les galons de M. d'Artigues ont pu être mal perçus par la population ….
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