Passeport pour les étrangers : un casse-tête !
Nous sommes toujours en 1822 et l'industrie du tourisme n'existe pas encore, on se déplace pour affaires ou raisons familiales et l'entrée en France est assez compliquée...
Tout étranger, après avoir fourni le passeport délivré par son pays d'origine devra attendre que les autorités françaises lui en établissent un autre pour pouvoir circuler ! Qui reconnait l'acte authentique ou suspect ? Et dans le pire des cas, combien de temps d'attente avant la réponse du Ministre de l'Intérieur ???
C'est donc, là aussi, une liberté très surveillée puisque tout changement d'itinéraire doit être signalé !
Heureusement, il existe un dispositif plus souple pour les frontaliers :
Est-ce plus facile pour les Français désirant se rendre à l'étranger ou même dans les colonies, réputées françaises, de se procurer un passeport et de se déplacer ?
Pour nos aïeux, la plupart illettrés en 1822, cela ressemble à un parcours d'obstacles infranchissables ! Aller à la sous Préfecture et à la Préfecture ou encore envoyer un courrier au Ministère des Affaires étrangères !!! Il leur faut de l'aide ! Donc avoir recours au Notaire ou au Maire.
Pour tous, Français indigents ou non, ou étrangers il convient de justifier la nécessité d'entreprendre le déplacement, de produire un itinéraire fixe ! On ne peut pas dire que nos ancêtres disposaient du droit de libre circulation ni chez eux, ni au loin !!!
Rappelons que ce passeport pour l'intérieur (oeuvre de Champollion ! oui celui qui traduisit les hiéroglyphes...) ne disparut que dans la pratique mais pas officiellement dans la législation, qu'après les années 1860 en relation avec l'apparition d'un nouveau moyen de transport : le chemin de fer.
Il existait encore, au milieu du XX° siècle, sous la forme du carnet anthropométrique que devaient présenter les "gens du voyage" à la gendarmerie à chacune de leurs étapes ! Institué en 1912 et remplacé en 1969 par le carnet de circulation qui ne doit être visé que tous les trimestres (tous les 2 jours pour le précédent), il semble n'avoir disparu qu'en 2005 !
Ces documents qui permettent l'identification des personnes et le suivi de leurs déplacements sont des moyens de contrôle des populations jugées "à risque" par les autorités : étrangers, indigents, vagueux, et "gens du voyage" etc...
Une législation qui nous apparait très liberticide depuis les accords de Schengen ... mais dont nous avons "goûté" une légère résurgence durant la pandémie !
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