Q comme Quilles
Le jeu de quilles est connu dans toutes les provinces de France et nos enfants vont encore au bowling. Au XIX° siècle, il suffit de peu de choses pour le pratiquer : des bouts de bois Oh, pardonnez-moi les joueurs de quilles, je voulais dire des quilles et une boule (toucou en patois). Et c'est sans doute ce qui le rend si populaire auprès d'une population pauvre.
Je suis loin d'être une spécialiste du sujet mais comme ce jeu est un des plus répandus chez nos ancêtres, j'ai cherché de la documentation pour pallier mes lacunes !
Un article de la revue des Arts et Traditions populaires de Juillet 1959 m'apprit que ce jeu est antique (je m'en doutais ) et qu'il est mentionné dans les textes en 1320 et 1378, ce qui ne veut pas dire qu'il n'existait pas avant, bien sûr !
Il existe en France plusieurs variantes du jeu en fonction du nombre de quilles employées : 3, 6, 8, 9 ou 10, notre bowling actuel, né en Amérique dans les années 1890.
Il existe plus de 40 types de quilles en France...
Mais dans le Sud-Ouest, en général on pratique la quille de 9, comme dans la vallée de Massat. Le premier concours officiel aurait eu lieu à Dax en 1899, mais je doute qu'un seul Cousserannais y ait participé ! Et pourtant, ils jouent bien nos ancêtres et sont passionnés, un peu trop, parfois, nous le verrons plus loin...
Bon, jouons ! Que faut-il 9 quilles et un toucou chacun, souvent en bois de bouleau ou de hêtre, les quilles mesurent environ 48 cm de haut et ont une forme très particulière avec une partie ronde au milieu :
et un toucou (la boule)
Il faut aussi un terrain où disposer ces quilles : le « quillé », selon la revue des ATP, il est carré et mesure 4,5 m de côté, les quilles sont disposées à 2,25m les unes des autres.
Le village de Biert ou la fédération euroquilles ont eu la bonne idée de faire un panneau explicatif, près du pont et de l'Arac, est-ce là que l'on jouait aux quilles ?
Les règles sont très complexes, chaque partie définit un type de quille à abattre, il ne s'agit jamais de faire un « strike » ! Ici, on voit la double portée qui consiste à faire tomber 4 quilles (2,3 et 4,5) sans toucher la une. Bien d'autres combinaisons sont possibles et toutes privilégient l'adresse et non la force.
D'ailleurs des femmes semblent y avoir participé, le toucou n'était pas très lourd et les femmes ariégeoises étaient habituées aux rudes travaux !
Pourtant, même un jeu peut engendrer des rixes,avec, comme « armes » les quilles, bien sûr,
: ce fut le cas aux Allemans, le 18 Juillet 1863, voici ce que relate L'Ariégeois :
(NB : ne cherchez plus la commune "Les Allemans" sur une carte, elle fut débaptisée lors de la Grande Guerre et depuis s'appelle : La Tour de Crieu")
Le journal « Nosto Communo » de Biert (accessible en ligne)
relate un cas d'assassinat lors d'un jeu de quille en 1753, mais,de l'avis même du rédacteur, il semble bien que la victime, un nommé Laffitte, soit venu au quillé pour régler des querelles qui n'avaient rien à voir avec le jeu...
Pour les passionnés du jeu de quilles de 9, pardonnez-moi mes énormes lacunes... je n'ai même pas fait un seul bowling dans ma vie, mais j'essaie surtout de savoir comment vivaient nos ancêtres et le peu de distractions qu'ils avaient, fait partie de cette quête.
La revue des ATP signale en bibliographie un ouvrage de Gaston Ducasse .- Les quilles de neuf ; Mont de Marsan ; ed Jean Lacoste, 1953.
Je vais essayer de le consulter pour parfaire mes connaissances.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 245 autres membres