Que la future soit catholique !
Sous l'Ancien Régime et jusqu'au début du XX° siècle, il était d'usage de demander le consentement du père en cas de mariage, que ce soit sur place ou encore plus, au loin. C'est avant tout, je crois, une question de respect mais aussi une condition pour que la belle-fille soit acceptée dans la famille.
Nous avons vu qu'en cas de refus du patriarche, le fils ou la fille doit le solliciter trois fois par un acte respectueux Ensuite, si le garçon est majeur, le jeune homme peut passer outre le veto de son père... Peut-être à ses risques et périls...
J'ai trouvé dans la généalogie d'un ami, un père acariâtre, qui n'hésita pas à faire incarcérer son fils pour l'empêcher de convoler !!! Sans en arriver aux réactions extrêmes, il faut bien se convaincre que défier l'autorité paternelle n'amène jamais à une situation facile.
Ces consentements sont mentionnés dans l'acte de mariage mais ils ne sont jamais annexés au registre, il faut les retrouver dans les minutes notariales et ce n'est pas toujours facile... ainsi le consentement de Mathieu Laffont del Cardaÿre pour le mariage de François dans la Manche avec Marie Virginie Grandin, le 16 Juillet 1887, est cité dans l'acte mais le notaire de Saint-Girons, qui l'a enregitré, et ses successeurs n'ont pas cru bon de verser ces registres aux AD malgré la loi, et ne répondent pas aux demandes épistolaires
"...dont le consentement audit mariage est constaté par acte dressé par Maitre Edmond Arieu, notaire à Saint-Girons, le 18 Juin dernier ...."
On trouve donc rarement ces actes (ou étais-je distraite au début de mes recherches?)
Voici celui de Jean Benazet Lacarre :
" L'an 1780 et le 12°...
"jour du mois de May, après midy, au lieu de Massat de Couserans sénéchaussée de Pamiers, par devant nous Jean François Espaignac avocat en Parlement notaire royal des vallées de Massat et Boussenac sousigné et témoins bas nommés et dans notre étude a personnellement comparu Jean Benazet Lacarre aîné manouvrier habitant de la vallée de Massat qui nous a dit volontairement que François Benazet Lacarre son fils légitime natif de la dite vallée de Massat résidant de présent au lieu de Quillan luy a fait savoir qu'il désire de contracter mariage ..."
Il semble que le père impose une clause non transgressable au novi :
" ....par le présent qu'il veut et consent que ledit Benazet son fils traite et contracte mariage en la forme prescrite par les saints canons et par les règlements du Royaume avec telle personne du sexe qu'il trouvera à propos, pourvu toutes fois qu'elle soit douée de bonne vie et moeurs et qu'elle professe la religion catholique apostolique et romaine ..."
Nous avons déjà vu que le Couserans et surtout l'arrondissement de Saint-Girons est intégralement catholique (même avec une petite dissidence de Petchets) cf Abjurer et où sépulturer un protestant . Il faut dire que les guerres de religions furent dévastatrices dans la vallée
Par contre, je n'ai pas retrouvé l'acte de mariage de François à Quillan comme le voudrait la tradition de se marier chez la fille, entre 1780 et 1783...
Cela mérite d'autres recherches à Massat, à moins que la Douce, dont on ne connait pas l'identité, n'ait été Protestante ou que, pour autre raison il n'y ait pas eu mariage... A suivre ! A moins que vous n'ayez déjà la réponse ?
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