Quelques coups de tonnerre sur les Pyrénées
Une phrase anodine que nous entendons fréquemment dans les journaux météo depuis quelques jours.
Et pourtant ces signes avant coureurs de l'orage étaient une angoisse permanente pour nos ancêtres à la fin du Printemps et en début d'été...Les orages peuvent être très violents en montagne et les récoltes, encore sur pied, peuvent être détruites en quelques minutes !!
Bien sûr, on va user de tous les recours traditionnels : sonner les cloches pour détourner l'orage ou prier saint Agathe mais le Ciel peut rester sourd ...C'est ce qui arriva le 14 Juin 1788 dans la vallée de Massat et cette catastrophe a laissé des traces dans les archives !
On les trouve en série J, ma série préférée dans laquelle on peut dénicher tout ce que l'on ne cherche pas, ce que l'on a cherché pendant des lustres sans mettre la main dessus, bref des merveilles entrées dans les collections « par voie extraordinaire »...
En ce 14 Juin donc, un violent orage de grêle s'abat sur la vallée et cause de graves dégâts si bien qu'on s'en émeut jusqu'à l'Assemblée de l'élection de Comminge qui réclame un état de la situation par lettre du 4 Juillet.
Les notables de la vallée, consuls et sindics s'attellent à la tâche :
« en présence de M Galy de Chipeu premier consul sindic de la Municipalité de Massat, du sieur Pierre Laffitte del paulet consul et collecteur de Biert et des sieurs Benoit Degeilh et François Gaubert, notables habitants dudit Biert et avons procédé à l'état nominatif des pertes ... » (AD 09 15J2O)
En deux jours, les 11 et 12 Juillet, ils établissent un document de 7 pages répertoriant environ 200 propriétaires touchés par la grêle, la surface de la parcelle sinistrée et une estimation du montant des dommages :
Certains propriétaires en profitent aussi pour souligner des dommages collatéraux comme le ravinement qui nécessitera de rudes journées de travail pour remettre la parcelle en état.et remonter la terre (parfois à dos d'homme...)..
Le bilan total des pertes s'élève à
Il semble que l'orage ne se soit déchaîné que sur Massat et Biert, épargnant Le Port, Boussenac, Aleu et Soulan, ce qui est tout à fait possible, ces phénomènes étant très localisés mais il faut aussi envisager que des états similaires aient été établis dans les autres localités et perdus (par définition la série J n'est pas exhaustive!)
(Pour les lecteurs qui pourraient trouver des ascendants dans cet état, il est à votre disposition !)
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