aujols-Laffont

Une institutrice morte en rejoignant son poste

 

C'est une autre légende familiale (cf le chasseur de fantôme) que me racontait ma grand-mère, mais là ; je suis sure que c'est en Ariège...Nous avions une cousine qui avait fait un beau parcours scolaire, sortant de la glèbe pour devenir institutrice, l'espoir de tous les parents ariégeois à la fin XIX° et début XX° , un emploi de fonctionnaire et en plus pour une fille !!

François, mon AGP n'avait eu de cesse de doter ses deux filles d'un tel atout : Jeanne fut donc institutrice puis directrice d'école et Marguerite, peut-être moins studieuse employée de banque puis institutrice remplaçante.

 

Mais qui est donc cette cousine pleine de courage ? Vous vous doutez bien que j'ai essayé de la retrouver ! Sauf que je ne connais pas son nom, ni son village et si par malheur c'est une cousine par alliance, il ne suffit pas de chercher les seules institutrices Laffont del Cardaÿre décédées !

 

Elle était, selon Mémé, une jeune fille fluette et peu résistante depuis l'enfance mais d'un grand courage. Pauvre, elle avait réussi de haute lutte à obtenir un poste mais dans un village isolé en montagne.

Elle redescendit chez elle pour passer les fêtes de Noël sans trop de problèmes mais il fallut remonter pour la rentrée et elle partit contre l'avis de ses parents qui la prévinrent d'une possible tempête de neige en hauteur (ils se trompent rarement dans la météo, les Anciens, encore de nos jours...)

Effectivement, à mi-chemin, le temps devint franchement mauvais mais elle continua dans la neige et arriva frigorifiée, trempée et exténuée dans son logement. Il y avait sans doute  une cheminée imposée par la loi (?) mais la provision de bois n'avait peut-être pas été renouvelée par la Mairie en son absence ou elle  n'eut pas la force d'allumer son feu, peu de vivres aussi. Elle se sécha et se coucha mais elle fut atteinte d'une fluxion de poitrine et décéda, à son poste, son devoir accompli ; ce que soulignait ma grand-mère très fière d'avoir une telle cousine !

 

Ce qui me gêne dans une si belle légende, c'est qu'elle "fleur bon"  les leçons de morale du début du XX° siècle et les livres de prix distribués aux bons écoliers, une morale de dévouement à sa tâche, à son patron, à ses élèves quelqu'en soit le prix...

 

Alors, pour retrouver la cousine héroïque, j'ai parcouru la série T, consacrée à l'enseignement, cherchant en premier les dossiers d'instittuteurs (trices)  Laffont : pas l'ombre d'un, c'est bien ce que je craignais : une cousine par alliance mais là c'est chercher « une aiguille dans dans une meule de foin » et sans connaître le nom du village, sans la date non plus, c'est mission impossible !!!

 

Je me suis donc dit qu'elle n'avait peut-être pas été la seule à faire preuve de courage pour remplir sa mission de « hussarde de la République » ! J'ai donc dépouillé les conditions de vie des instituteurs et institutrices dans les vallées après les lois Ferry et la moisson fut abondante mais navrante à cause de condition d'hébergement et d'entretien déplorables ! (voir les 3 billets précédents)

 

Par contre, Mémé a peut-être fait une confusion dans sa légende car j'ai effectivement une cousine décédée à 24 ans (de santé fragile effectivement) d'une maladie pulmonaire après avoir rejoint son emploi de demoiselle des postes à Toulouse cf La cousine Léa

 

 



30/06/2020
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